IHM14

28–31 octobre 2014Lille, France

26e conférence francophone sur l'Interaction Homme-Machine

Interaction Tangible : nouvelles opportunités et paradigmes

Mardi 28 14h-17h30, Mercredi 29 9h-12h30

Soutenu par l’Association Francophone d'Interaction Homme-Machine, le groupe est ouvert aux chercheurs, ingénieurs et designers francophones souhaitant faire mûrir cette thématique en partageant les expériences, les bonnes pratiques et les réseaux nationaux et internationaux de chacun.

Pour cette 6ème édition du GT « Interaction tangible », nous proposons une réflexion à travers des présentations/discussions autour des dernières avancées de l'interaction tangible et des paradigmes qui en résultent. Au delà de la réalité augmentée et des interfaces tangibles, l’interaction tangible rassemble aujourd’hui sous son ombrelle de nombreuses thématiques :

  • cyber-physical systems
  • connected objects
  • radical atoms / smart materials
  • active physical visualization
  • organic interfaces
L’intérêt à notre sens de ces discussions serait notamment de réfléchir ensemble aux paradigmes qui émergent de ces dernières avancées.

Les frontières entre ces approches deviennent de plus en plus floues, et les cadres conceptuels associés s’avèrent souvent inconfortables. Prenons le cas par exemple de la réalité augmentée et des interfaces tangibles (« virtualité augmentée » selon [Dubois]) : on peut tout autant s’intéresser aux bonnes propriétés tangibles d’un objet « naturel » augmenté (e.g un skateboard, du post-it, ou une casserole pour prendre des exemples du dernier TEI), qu’à celles d’un objet « artificiellement » conçu pour interagir avec des données « virtuelles » (une palette « Geckos », un cube, etc). Un autre exemple, le terme de « virtuel » tel qu’il apparaît dans la dualité physique/virtuel : [Ullmer&Ishii] l’ont déjà déplacée en passant du modèle MCRpd au modèle MCRit. Car, en fait, est-ce que ce qu’on désigne dans cette opposition par « virtuel » ou « digital », ce ne sont pas surtout des données dynamiques affichées sur un écran et difficiles à « saisir » (grasp), données que [Ullmer&Ishii] qualifie plus simplement d’« intangibles » (le « i » de MCPit) ? Avec les interfaces organiques, en effet, la dynamicité n’est plus réservée à ce qui s’affiche sur un écran…

Ce qui peut émerger, pour dépasser ces oppositions, c’est peut-être par exemple l’idée d’objet numérique, concept emprunté aux designers (e.g Fréchin, …), qui fonctionnerait tout aussi bien pour des objets qui historiquement proviennent d’un existant pré-numérique que pour des objets issus d’un design récent pour améliorer l’interaction avec des données intangibles. Ici, « numérique » peut-être synonyme d’ « interactif », « connecté » ou « augmenté ». On voit bien d’ailleurs qu’on souhaite cette double dimension à travers les interfaces organiques : être « numérique » revient aussi à être dynamique dans sa nature même d’objet physique.

Déroulement

Pour réfléchir ensemble sur cette problématique, nous proposons un travail en deux temps : un temps théorique de 2h30 maximum avec de courtes présentations, et, pour étayer les discussions sur des exemples concrets, inspirés par des cas et des objets spécifiques, un temps pratique avec un atelier de prototypage basse-fidélité. La journée se terminera par un discussion-bilan d’1h, où nous tenterons d’expliciter les dimensions conceptuelles qui auront émergé durant la journée. Nous proposons que le but de la journée soit la publication d’un article dans les mois qui suivent, article faisant état des explorations de conception et de recherche qui ce seront déroulées durant l’atelier.

Soumission

Les participants sont invités à soumettre aux organisateurs une prise de position de une ou deux pages relatif à cette thématique.

Organisation

Catherine Letondal, ENAC
Guillaume Rivière, Estia, LaBRI
Nadine Couture, Estia, LaBRI